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Une équipe internationale de chercheurs, incluant un scientifique de l’Université du Michigan, vient de percer l’un des plus grands mystères de la géologie : le mécanisme précis qui permet à l’or de remonter des profondeurs de la Terre jusqu’à sa surface. Cette découverte majeure pourrait bouleverser l’industrie minière mondiale.
L’or, un métal plus commun qu’on ne le pense
Contrairement aux idées reçues, l’or n’est pas un métal particulièrement rare dans la composition globale de notre planète. Les analyses révèlent même une présence plus importante que celle du plomb. La particularité réside dans sa distribution : la majorité de l’or terrestre reste emprisonnée dans les profondeurs du manteau. Sa concentration en surface se limite principalement aux roches volcaniques et magmatiques, créant ainsi une rareté artificielle de ce métal précieux.
Le rôle inattendu du soufre dans la migration de l’or
La nouvelle étude met en lumière un mécanisme fascinant impliquant le soufre. Les chercheurs ont identifié des conditions très spécifiques, présentes entre 50 et 80 kilomètres sous les volcans actifs, où une forme particulière de soufre facilite le transport de l’or. Cette découverte résulte d’une modélisation numérique sophistiquée qui a permis de comprendre les conditions exactes menant à l’enrichissement des magmas aurifères.
Le processus se déroule en plusieurs étapes :
* L’or pur reste normalement inerte dans le manteau terrestre
* La présence de fluides soufrés déclenche une réaction chimique complexe
* Un complexe de trisulfure d’or se forme, permettant la mobilité du métal
* Ce complexe devient hautement mobile dans les sections en fusion du manteau
Une révolution dans la compréhension des zones de subduction
Les zones de subduction jouent un rôle central dans ce processus. Ces régions géologiques particulières, où une plaque tectonique plonge sous une autre, créent les conditions idéales pour la formation des gisements aurifères. Le magma du manteau terrestre trouve ici l’opportunité de remonter vers la surface, enrichi par les fluides riches en soufre provenant de la plaque en subduction.
La ceinture de feu du Pacifique illustre parfaitement ce phénomène :
* La Nouvelle-Zélande
* L’Indonésie
* Les Philippines
* Le Japon
* L’Alaska
* La côte ouest des États-Unis
* Le Chili
Les implications pour l’industrie minière mondiale
Cette avancée scientifique ouvre des perspectives considérables pour l’exploration minière. La compréhension approfondie des mécanismes de formation des gisements d’or permettra d’optimiser les techniques de prospection. Les entreprises minières pourront cibler plus précisément les zones potentiellement riches en or, réduisant ainsi les coûts d’exploration et l’impact environnemental des activités de prospection.
La méthodologie innovante derrière la découverte
L’équipe de recherche a développé un modèle thermodynamique novateur basé sur des expériences en laboratoire. Ces expériences reproduisent les conditions extrêmes du manteau terrestre en contrôlant précisément la pression et la température pour créer un magma artificiel. Cette approche permet de comprendre les processus géologiques se déroulant à des profondeurs inaccessibles à l’observation directe.
Le futur de l’exploitation aurifère
Cette découverte marque un tournant dans notre compréhension des processus géologiques liés à la formation des gisements d’or. Les implications pratiques dépassent largement le cadre théorique : les compagnies minières disposeront désormais d’outils plus précis pour localiser les gisements potentiels, optimisant ainsi leurs activités d’exploration et d’extraction.
Cette recherche fondamentale, publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, représente une avancée majeure dans le domaine de la géologie économique et promet de transformer notre approche de l’exploitation aurifère dans les années à venir.