Réglementations et normes applicables aux films solaires dans la construction

Les films solaires représentent une solution technique avancée pour améliorer les performances thermiques et énergétiques des bâtiments. Ces pellicules appliquées sur les vitrages permettent de contrôler la chaleur, la luminosité et les rayons UV, tout en contribuant à l’efficacité énergétique globale des constructions. La réglementation encadrant ces produits s’inscrit dans un cadre normatif complexe, alliant exigences techniques, sécuritaires et environnementales. Face aux défis climatiques actuels, les films solaires constituent un moyen d’adaptation du parc immobilier existant et nouveau, soumis à des contraintes réglementaires de plus en plus strictes.

L’évolution des normes de construction vers plus de durabilité a favorisé l’émergence de solutions comme celles proposées par https://solarscreen.eu/fr/, spécialiste des films pour vitrages. Ces produits doivent respecter un ensemble de critères techniques et réglementaires pour être conformes aux exigences des différents codes de construction. La complexité du cadre juridique applicable aux films solaires nécessite une compréhension approfondie des normes européennes et nationales, ainsi que des certifications requises pour garantir leur conformité et leur performance dans le secteur du bâtiment.

Cadre réglementaire européen des films solaires

Le cadre réglementaire européen relatif aux films solaires s’articule autour de plusieurs directives et règlements qui définissent les exigences minimales en matière de performance énergétique des bâtiments. La directive 2010/31/UE sur la performance énergétique des bâtiments, modifiée par la directive 2018/844/UE, constitue la pierre angulaire de cette réglementation. Elle impose aux États membres d’établir des exigences minimales en matière d’efficacité énergétique pour les bâtiments neufs et existants, créant ainsi un contexte favorable à l’utilisation des films solaires comme solution d’amélioration thermique.

Le règlement (UE) n° 305/2011 établissant des conditions harmonisées de commercialisation pour les produits de construction (RPC) joue un rôle fondamental dans la mise sur le marché des films solaires. Ce règlement exige que tous les produits de construction, y compris les films pour vitrages, soient soumis à une évaluation technique avant leur commercialisation. Cette évaluation vérifie leur conformité aux exigences essentielles concernant la résistance mécanique, la sécurité en cas d’incendie, l’hygiène, la santé, l’environnement, la sécurité d’utilisation, la protection contre le bruit et l’économie d’énergie.

La norme harmonisée EN 13363 (parties 1 et 2) spécifie les méthodes de calcul des caractéristiques solaires et lumineuses des dispositifs de protection solaire combinés à des vitrages. Cette norme permet d’évaluer les performances thermiques des films solaires lorsqu’ils sont appliqués sur différents types de vitrages, fournissant ainsi une base commune pour comparer les produits et vérifier leur conformité aux exigences de performance énergétique.

En complément, la norme EN 410 définit les méthodes de détermination des caractéristiques lumineuses et solaires des vitrages dans le bâtiment, incluant ceux équipés de films solaires. Elle permet de mesurer des paramètres tels que la transmission lumineuse, le facteur solaire et la transmission des rayons ultraviolets. Ces données sont essentielles pour évaluer l’impact des films solaires sur le confort thermique et visuel des occupants, ainsi que sur la consommation énergétique du bâtiment.

Le marquage CE, obligatoire pour de nombreux produits de construction, s’applique aux films solaires lorsqu’ils sont considérés comme faisant partie intégrante du vitrage. Ce marquage atteste que le produit répond aux exigences de sécurité, de santé et de protection de l’environnement définies par la législation européenne. Pour obtenir ce marquage, les fabricants doivent réaliser ou faire réaliser des essais selon les normes harmonisées et établir une déclaration de performances (DoP).

Normes techniques spécifiques aux films solaires

Les films solaires sont soumis à des normes techniques précises qui garantissent leur qualité et leur performance. La norme ISO 9050 constitue une référence internationale pour déterminer les caractéristiques lumineuses et solaires des vitrages, y compris ceux équipés de films. Cette norme définit les méthodes de calcul du facteur de transmission lumineuse, du facteur solaire et d’autres paramètres photométriques essentiels qui influencent directement l’efficacité énergétique du bâtiment.

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La résistance et la durabilité des films solaires sont évaluées selon la norme EN 12600, qui concerne les essais au pendule pour les vitrages. Cette norme permet de classer les films selon leur résistance à l’impact et leur mode de rupture, un aspect particulièrement important pour les applications de sécurité. Les films de sécurité doivent atteindre certains niveaux de performance pour être considérés comme conformes aux exigences de protection des personnes contre les blessures en cas de bris de verre.

Pour ce qui est de la réaction au feu, les films solaires sont classés selon la norme européenne EN 13501-1. Cette classification, allant de A1 (non combustible) à F (performance non déterminée), évalue le comportement au feu des produits de construction. Les films solaires doivent généralement atteindre une classification minimale pour être utilisés dans certains types de bâtiments, notamment les établissements recevant du public (ERP) où les exigences en matière de sécurité incendie sont particulièrement strictes.

La norme EN 410, mentionnée précédemment, est complétée par la norme EN 673 qui définit la méthode de calcul du coefficient de transmission thermique (valeur U) des vitrages. Cette norme permet d’évaluer l’impact des films solaires sur l’isolation thermique des fenêtres, un paramètre clé pour déterminer leur contribution à l’efficacité énergétique globale du bâtiment.

  • Norme EN 15752-1 : Spécifie les méthodes d’essai pour la détermination des propriétés solaires et lumineuses des films plastiques appliqués sur les vitrages
  • Norme EN 16153 : Concerne les plaques multiparois translucides en polycarbonate et peut s’appliquer par extension aux vitrages équipés de films

La durabilité des films solaires est évaluée selon la norme ISO 16474, qui définit les méthodes d’exposition à des sources lumineuses de laboratoire. Cette norme permet de prédire la résistance au vieillissement des films lorsqu’ils sont exposés aux conditions climatiques réelles. Les fabricants doivent démontrer que leurs produits conservent leurs propriétés mécaniques et optiques après une exposition prolongée aux rayons UV, à l’humidité et aux variations de température.

Enfin, la norme EN 12898 définit la méthode de détermination de l’émissivité des surfaces de verre et de verre revêtu. Cette caractéristique influence directement la performance thermique des vitrages équipés de films solaires, notamment leur capacité à réfléchir la chaleur radiante. Une faible émissivité permet de réduire les transferts thermiques à travers le vitrage, contribuant ainsi à l’amélioration de l’efficacité énergétique du bâtiment.

Réglementation thermique et efficacité énergétique

En France, la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020), qui a succédé à la RT2012, impose des exigences renforcées en matière de performance énergétique et d’impact carbone des bâtiments neufs. Dans ce contexte, les films solaires peuvent constituer une solution technique pertinente pour atteindre les objectifs fixés, notamment en ce qui concerne la limitation des besoins en énergie pour le chauffage, la climatisation et l’éclairage. La RE2020 évalue la performance globale du bâtiment plutôt que des solutions techniques spécifiques, ce qui permet d’intégrer les films solaires dans une approche systémique de l’efficacité énergétique.

Pour les bâtiments existants, le Dispositif Éco-Énergie Tertiaire (DEET), issu du décret n° 2019-771 du 23 juillet 2019, fixe des objectifs ambitieux de réduction de la consommation d’énergie finale pour les bâtiments tertiaires de plus de 1000 m². Ces réductions, de 40% d’ici 2030, 50% d’ici 2040 et 60% d’ici 2050 (par rapport à 2010), peuvent être facilitées par l’installation de films solaires qui contribuent à réduire les besoins énergétiques liés au confort thermique.

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Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), rendu plus fiable et opposable depuis juillet 2021, évalue la performance énergétique des logements et bâtiments. L’installation de films solaires peut contribuer à améliorer cette performance, notamment en réduisant les déperditions thermiques en hiver et les apports solaires excessifs en été. Cette amélioration peut se traduire par un meilleur classement énergétique du bâtiment, valorisant ainsi le bien immobilier sur le marché.

Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) constituent un dispositif incitatif pour la réalisation de travaux d’amélioration énergétique. L’installation de films solaires peut être éligible aux CEE sous certaines conditions, notamment lorsqu’elle est réalisée par un professionnel certifié et que les produits utilisés répondent aux critères techniques définis dans les fiches d’opérations standardisées. Cette éligibilité permet aux propriétaires et gestionnaires de bâtiments de bénéficier d’aides financières pour l’installation de ces solutions.

La directive européenne 2012/27/UE relative à l’efficacité énergétique, transposée en droit français, impose aux États membres de mettre en place des stratégies de rénovation énergétique à long terme. Dans ce cadre, les films solaires peuvent s’inscrire dans une stratégie globale de rénovation, en complément d’autres mesures comme l’isolation thermique ou le remplacement des systèmes de chauffage et de climatisation.

Le règlement délégué (UE) n° 244/2012 établit un cadre méthodologique comparatif pour calculer les niveaux optimaux en fonction des coûts des exigences minimales en matière de performance énergétique des bâtiments. Cette approche, basée sur l’analyse du cycle de vie et le coût global, peut mettre en évidence l’intérêt économique des films solaires par rapport à d’autres solutions comme le remplacement complet des vitrages, notamment dans les bâtiments existants où les contraintes techniques et financières sont souvent plus importantes.

Certifications et labels applicables

Les certifications et labels jouent un rôle déterminant dans la validation des performances des films solaires. Le label CEKAL, bien que principalement axé sur les vitrages isolants, peut s’appliquer dans certains cas aux vitrages équipés de films solaires. Ce label atteste de la qualité technique et de la durabilité des produits selon des critères définis par un référentiel strict. Il garantit notamment la stabilité des performances thermiques et optiques dans le temps, un paramètre fondamental pour les maîtres d’ouvrage et les prescripteurs.

La certification ACERMI (Association pour la Certification des Matériaux Isolants), si elle ne s’applique pas directement aux films solaires, peut être pertinente pour évaluer leur contribution à l’isolation thermique globale du bâtiment. Les performances thermiques des films peuvent être intégrées dans les calculs de résistance thermique des parois vitrées, permettant ainsi de quantifier leur impact sur l’efficacité énergétique du bâtiment. Cette approche systémique est particulièrement valorisée dans les démarches de certification environnementale des bâtiments.

Au niveau international, la certification NFRC (National Fenestration Rating Council) offre un cadre d’évaluation reconnu pour les performances des fenêtres, portes et lanterneaux, y compris lorsqu’ils sont équipés de films solaires. Cette certification mesure des paramètres tels que le facteur U (transmission thermique), le SHGC (coefficient de gain de chaleur solaire) et la VT (transmission visible), fournissant ainsi des données comparables et fiables pour les professionnels et les consommateurs.

Les labels environnementaux comme l’Ecolabel européen ou GREENGUARD attestent de la conformité des produits à des critères environnementaux et sanitaires stricts. Ces labels garantissent que les films solaires contiennent des niveaux limités de composés organiques volatils (COV) et d’autres substances potentiellement nocives, contribuant ainsi à la qualité de l’air intérieur et à la santé des occupants. Cette dimension devient de plus en plus importante dans le contexte de la construction durable et du bien-être des usagers.

Les Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES) fournissent des informations quantifiées sur les impacts environnementaux des produits de construction tout au long de leur cycle de vie. Ces documents, élaborés selon la norme NF EN 15804+A1, permettent d’intégrer les films solaires dans une démarche d’analyse du cycle de vie (ACV) du bâtiment, facilitant ainsi leur prise en compte dans les certifications environnementales comme HQE, BREEAM ou LEED.

  • La certification EWCF (European Window Film Certification) : Spécifique aux films pour vitrages, elle valide les performances techniques des produits selon des protocoles d’essai normalisés
  • Le marquage ETL (Energy Technology List) au Royaume-Uni : Identifie les produits écoénergétiques éligibles aux incitations fiscales
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Les Avis Techniques (AT) ou les Documents Techniques d’Application (DTA), délivrés par le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), évaluent l’aptitude à l’emploi des produits et systèmes de construction innovants. Ces documents, bien que non obligatoires, apportent une garantie technique reconnue par les professionnels et les assureurs, facilitant ainsi l’acceptation des films solaires dans les projets de construction ou de rénovation.

Enjeux d’application pratique et conformité réglementaire

L’application des films solaires dans les bâtiments soulève plusieurs questions pratiques liées à la conformité réglementaire. Dans les zones protégées ou pour les bâtiments classés, l’installation de films solaires peut être soumise à des restrictions spécifiques en raison de leur impact potentiel sur l’aspect extérieur du bâtiment. Les Architectes des Bâtiments de France (ABF) peuvent imposer des contraintes particulières concernant la réflectivité ou la coloration des films, afin de préserver l’intégrité visuelle et patrimoniale des édifices historiques ou des sites remarquables.

Les règlements locaux d’urbanisme peuvent contenir des dispositions relatives à l’aspect extérieur des constructions, susceptibles d’influer sur le choix et l’installation des films solaires. Ces règlements, qui varient d’une commune à l’autre, peuvent limiter l’utilisation de films trop réfléchissants ou de certaines teintes, notamment dans un souci d’harmonie architecturale ou de limitation des nuisances visuelles pour le voisinage. Une consultation préalable des services d’urbanisme est recommandée avant tout projet d’installation.

La question de la responsabilité en cas de bris de verre ou de défaillance du film solaire constitue un enjeu juridique important. Les garanties contractuelles offertes par les fabricants et les installateurs doivent être clairement définies, notamment en ce qui concerne la durabilité du produit, sa résistance aux conditions climatiques et son adhérence au support. Ces garanties doivent être conformes aux dispositions du Code de la consommation et du Code civil en matière de vente et de prestation de services.

L’assurabilité des bâtiments équipés de films solaires peut soulever des questions spécifiques, notamment lorsque ces films modifient les caractéristiques techniques des vitrages (résistance mécanique, comportement au feu). Les assureurs peuvent exiger des justificatifs techniques démontrant que l’installation est conforme aux normes en vigueur et n’aggrave pas les risques couverts par la police d’assurance. La présentation d’un Avis Technique ou d’un rapport d’essai selon les normes applicables peut faciliter cette démarche.

La formation et la qualification des installateurs représentent un enjeu majeur pour garantir la qualité et la conformité des installations. En France, la qualification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) peut s’appliquer aux entreprises qui installent des solutions d’amélioration de l’efficacité énergétique, y compris les films solaires dans certains cas. Cette qualification, qui atteste de la compétence technique de l’entreprise, est souvent nécessaire pour que les clients puissent bénéficier d’aides financières comme les CEE ou les subventions de l’ANAH.

L’évolution constante des réglementations thermiques et environnementales nécessite une veille réglementaire active de la part des professionnels du secteur. Les fabricants et distributeurs de films solaires doivent adapter leurs produits et leurs argumentaires commerciaux aux nouvelles exigences normatives, tout en accompagnant leurs clients dans la compréhension de ces évolutions. Cette adaptation permanente constitue à la fois un défi et une opportunité pour le développement du marché des films solaires dans le secteur de la construction.

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